Salut toi.
Avec mes promesses de “Le mois de septembre sera bien chargé”, on s’était mis un peu la pression en terme de “contenu” potentiel pour alimenter ce blog. Et pourtant si tu attends nos meilleurs papiers pour aller te soulager, tu dois être tout proche de l’occlusion intestinale, tant les nouvelles furent brèves et mal racontées. Le week-end du NMC aurait mérité meilleur sort et meilleur histoire, mais les lendemains de soirée rendent parfois la main malhabile et l’esprit confus.
Alors cette fois, j’ai pris mon temps avant de revenir vers toi, tu m’excuseras auprès de ton proctologue, mais la patience a ses vertus, quoi qu’on ne pourra en juger qu’à la fin de ce billet.
Toujours est-il, après cette introduction laborieuse, que si je reprends le clavier aujourd’hui, c’est afin de te raconter le dernier week-end caviar qui eut lieu la semaine dernière du côté de Séguret, avec pour objectif ou “excuse cycliste” de faire une nouvelle fois l’ascension du Ventoux pour certains, une première fois pour d’autres.
Nous voilà donc réuni en ce samedi matin de fin d’été, sur les coups de 7h à la gare de Lyon pour prendre le train d’Avignon. Après avoir empaqueté nos vélos dans nos plus beau sacs Albal, l’ambiance se mit à chauffer… Non pardon, 2h30 de sieste pour certains, café croissants pour quelques autres, le voyage était bien calme en prévision de ce qui nous attendait. Arrivée en milieu de matinée à Avignon, il nous fallut un certain temps avant de se mettre en route. Au programme de la journée 60 kms de vélos en direction de Séguret, puis pas grand choses d’autre. Le parcours n’avait rien d’effrayant, mais un mistral violent donnait à ce voyage un petit goût d’aventure. Eko, sans doute mal réveillé, et pénalisé par ces pneus de 32mm pestait lourdement, comme pour mieux m’imiter. Pour nous autres, il suffisait de s’abriter un peu derrière Lock qui commençait déjà son festival.
Bien évidemment ce dernier n’était, comme à l’accoutumée, pas du tout en forme, suite à sa chute du week-end précédent sur le NMC, qui allait forcement le pénaliser, le contraignant à ne presque pas boire et surtout ne prendre aucune confiserie du séjour. En matière de vélo, rien ne semblait le pénaliser. Mais comme le glissait mon Eko “De toute façon aujourd’hui le corps de Lock est totalement adapté à la pratique du vélo”, on espère pour Julie que ce n’est pas trop pénalisant pour le reste malgré tout.
Nous voilà donc arrivés sur site sur les coups de 13h30. Quand je dis site, ce n’est pas innocent, tant le mas du papa de Julien est un véritable havre de paix perdu au milieu de nulle part. A peine arrivé, Alain (c’est son nom), nous servait un repas très généreux, qui ne pouvait que nous réjouir et nous garantissait une après-midi tranquille.
Après avoir tiré à la courte paille, nous nous séparions en 2 équipes, une première pour les courses, et une seconde qui devait assurer la continuité du “surtout ne rien faire”. Par chance, j’avais la charge de cette deuxième mission avec Cyrille et Eko. Comptez sur nous pour avoir mis à profit ce moment de grâce.
Au retour du premier groupe, les choses sérieuses pouvaient enfin commencer, et le rythme s’accélérer, dans un élan commun d’énergie, nous parvenions enfin à déplacer nos corps de la terrasse ombragée vers le bord de la piscine. Cet effort méritait bien évidemment récompense, et vous vous imaginez bien, que nous sûmes nous accorder celle-ci. Seul Lock, toujours à la diet, conservait une énergie folle qu’il mit à profit pour se jeter à l’eau, sans oublier d’arroser Cyrille et moi qui n’avions pourtant rien demandé. Follement amusé, par cette humour de province, Eko et Ju en faisait bientôt de même, et ce n’est qu’une fois trempé que je compris que ma place était également dans l’eau.
Le séchage fut propice à quelques vannes bien sentis sur ma part de féminité et à la préparation du programme du soir.
Soirée qui fut bien évidemment chargé en niaiserie en bonne compagnie, mais Lock se montrait le premier sérieux en partant s’isoler afin de préparer SON ventoux sur les coups de 23h30….
Une nuit de sommeil plus ou moins réparatrice (dédicace à Cyrille qui préféra le camping au luxe d’une belle literie), et nous voilà sur le départ dès 8h30 pour nous rendre à Bédoin. Les kilomètres jusque là bas furent totalement gérés afin de ne pas brûler vainement une énergie déjà rudement mise à contribution la veille. Nous attaquions calment le “col de la madeleine” qui n’a de commun avec son homonyme que le nom, puis nous profitions du paysage pour marquer un arrêt, et nous recharger en barres énergétiques divers et variées. Il était alors temps de se dire au revoir, car désormais, seule l’ascension du Ventoux s’offrait à nous.
Lock, fidèle à lui même prenait les devants, et dès le km 0 je le perdis de vue, suivait un peu derrière Julien et Joachim, puis moi et Eko et enfin Cyrille fermait la marche, préférant nous avoir en ligne de mire pendant la montée. Pendant que Lock continuait à s’éloigner, Julien tenait une bonne cadence que Joachim parvenait à suivre sur les 6 premiers kms, mais dès le virage de St Estève, ce dernier perdait peu à peu pieds plus loin derrière, Eko suçotait gentillement ma roue mais quand Cyrille nous rattrapait enfin au km 8, il bondissait également dans sa roue pour m’abandonner à mon triste sort à l’arrière.
Rasséréné par le fait que cette semaine aucune voiture balai ne viendrait me chasser de la piste, je parvenais à trouver mon rythme tranquillement et finissait par apercevoir la silhouette de Joachim que je finissais par dépasser pour lui laisser la lanterne rouge. Je m’attendais à retrouver Eko quelques kms plus loin, persuadé que son inexpérience dans un col le condamnerait tout comme son choix de vélo, mais il n’en était rien, au contraire, roue dans roue avec Cyrille, ils rattrapaient Julien pour continuer un bout de chemin ensemble.
Mais le destin nous imposa une pause forcée, quand arrivés au Chalet Reynard, nous fûmes condamnés à poser pied au sol pendant près d’une heure en attendant qu’une course de voiture se termine. .Le Caviar a un certain talent pour rendre les pauses utiles, et je vous laisse deviner comment celle-ci fut mise à profit. Quand les commissaires de courses ouvrirent enfin la route, nous parvenions à terminer l’ascension, non sans mal mais avec un mistral globalement favorable. Au final Lock parvenait en haut en moins d’1h38 en temps cumulé, suivit par Cyrille, puis d’Eko et Julien en un peu plus d’1h48, pour ma part je terminais l’ascension aux alentours d’1h55, un poil devant Joachim qui compensa l’avant Chalet Reynard par un meilleur après (et si t’as rien compris, dis toi qu’on s’en fout).
Nouvelle pause au sommet pour profiter d’une vue totalement dégagée et partager la satisfaction d’une montée globalement à la hauteur de nos attentes respectives, même si la plus agréable surprise est venue d’Eko qu’on n’imaginait peut-être pas si fort.
Ne restait ensuite qu’à descendre jusqu’à Séguret pour y trouver un dernier repas préparé par Alain, qui décidément aura mérité la palme du meilleur hôte encore cette année. Dans la descente, Julien-Eko et Joachim partaient comme des fous furieux, atteignant des vitesses frôlant les 80km/h, Cyrille se montrait à peine plus prudent derrière, moi encore un peu plus, et Lock montrait combien il était faible face à la pente, en descendant mains sur les freins et loin derrière un train de sénateur.
Nous avions à peine le temps de profiter de ce dernier repas, qu’il était déjà temps de plier les voiles pour profiter d’un mistral dans le dos qui nous propulsait à grande vitesse vers la gare d’Avignon TGV, près de deux heures sur place furent mis à profit pour ne rien faire avant de continuer au même rythme dans le train du retour.
Une fois de retour à Paris, la seule question qui rôdait dans la tête de chacun de nous était “On recommence quand?”