Ride du samedi- Chevreuse 21/03/2015

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Ben tiens, mince alors, on est mercredi et je ne suis pas en avance pour faire le report de ce qui date de samedi.

Faut pas croire comme ça, ça n’a l’air de rien, quelques lignes, trois fois rien, ça peut se lire tranquillement sur le trône, c’est toujours mieux qu’une partie de Candy Crush enfin tout du moins je l’espère, et ça dure moins longtemps, mais ça demande du temps, déjà celui de se souvenir, puis celui d’écrire.

Bref, même si parler de moi est un exercice dans lequel on me reproche souvent d’exceller, je vais essayer d’en venir à ce qui t’intéresse, toi là derrière ton écran 27′’ d’iMac dernier cri, avec en fond d’écran cette belle photo de toi sur ton fixie préféré: la sortie de samedi.

Attention, je ne te dénigre pas jeune lecteur, depuis le temps, tu devrais  savoir qu’au final tout ça n’est qu’une blague, le caviar n’est qu’une mauvaise blague, une blague qui se voudrait un peu sérieuse mais qui n’a pas envie de s’en donner les moyens.

Bref revenons en à nos moutons, même si aucun représentant de la team Merinos ne nous aura fait l’honneur de sa présence, en même temps il est tout seul, c’est peut être pour ça qu’il n’y a que moi qui ose le terme de Team…

Bon allons y, commençons par le commencement et on essaiera de conclure par la fin.

En ce samedi matin, les énergumènes du Caviar s’étaient fixés rendez vous sur la place de la république à 7h50 pour un départ à 8h10 pétante. Pour ce retour en vallée de chevreuse, nous nous sentions d’humeur partageuse et nous avions invité le Fixie Poney Club et son unique représentant MulderOne (pour taire sa véritable identité), accompagné en ce jour de Joachim, Cyrille, Eko, Lock et moi même. Première chose absolument incroyable, tout le monde est à l’heure au rendez vous, Lock s’étant facilité le réveil en choisissant l’option de ne pas se coucher. Info ou Intox?

Nous voilà donc prêts à chevaucher nos montures, Eko, Mulder et moi en route, les autres en fixe, ce qui au regard du parcours du jour, peut paraître quelque peu masochiste, mais douter du masochisme du caviar, c’est un peu comme douter de la foi du pape.

Nous y voilà donc descendant les grands boulevards par la tranquillité d’un samedi matin, un coup vers le sud, et nous voilà en direction de Meudon et de la côte des gardes à 6% sur environ 2 km, rien d’effrayant sur le papier, mais suffisante pour bien casser les pattes et le peloton. Voilà donc Lock et sa nuit blanche qui avale la pente en danseuse sans sourciller, Ciril et Joachim qui suivent fièrement, Eko qui flambe après quelques mois sans grande sortie, moi qui file à mon rythme en mappeur averti qui refuse de se griller dès les premiers kms et Mulder en pleine agonie mais au courage. A peine arrivé en haut celui-ci fait preuve de son pessimisme “Bon je crois vraiment que ça va pas le faire en fait” (quand vous le lisez, coupez chaque mot par une courte et nerveuse inspiration, puis expirer en lisant le mot). Que nenni mon petit Mulder (là c’est affectif, je ne fais pas référence à sa taille), t’es venu tu vas au moins nous suivre jusqu’à la pause. Et c’est ce qu’il fera, non sans mal, parce que faut pas croire, mais on roule convenablement, et notre force réside dans le fait de rouler grouper, car comme le disait un grand philosophe africain “Tout seul tu vas plus vite, à plusieurs tu vas plus loin”, bon ben nous ensemble on allait plus vite et plus loin que Mulder tout seul, du coup on l’attendait régulièrement pour que l’idée d’abandon ne lui effleure pas l’esprit.

Après avoir traversé le bois de Meudon puis les deux lacs de Saclay, nous attaquons la cuvette de Gif, à fond dans la descente, qui permet enfin aux routes de prendre l’ascendant (en descente donc) sur les fixes, Eko file et je ne me laisse pas abattre, les sensations sont bonnes et Eko jubile derrière moi (donc je l’ai doublé) “Putain je me gave” disait il comme une cagole, ce qui admettons le peut choquer venant d’un normand. Sauf que qui dit cuvette, dit baisse la lunette, non pardon (mais je te rappelle que tu es sur le trône et que je te recommande d’avoir baissé celle-ci), dit montée, et dans celle-ci, la côte des molières, nous nous retrouvons à partager le bitume avec un gros troupeau, ou plutôt un peloton, pour respecter le jargon cycliste. A ce moment je sens mon petit Lock (par la taille, là ça n’a rien d’affectif) s’exciter comme un jeune caniche au moment de sa sortie, il attaque pour montrer que c’est lui qu’à la plus grosse, et bien sûr ça paye, de ma position, je sens bien quelques velléités des jeunes du groupe pour aller le chercher, et de mon côté je reste collé dans le derrière ou derrière une jeune fille au coup de pédales épatant. Arrivé en haut il faut attendre Mulder, ce qui laisse un petit goût amer dans la bouche de Lock qui doit laisser passer ce club (mais nous les retrouverons un peu plus tard).

Au fil des kilomètres, on sent Mulder prendre de l’âge, ses traits sont tirés, ses paroles sont rares, mais sa régularité et sa pugnacité font plaisir à voir malgré tout. Seulement je me dois de l’avertir, le pire est à venir, avec bientôt la côte de choisel, un mur de 9% de 600m. Cette difficulté n’en sera pas une pour Lock qui avale la côte en danseuse, je me contente de suivre derrière à un bon rythme, par contre Cyrille explose et doit finir à pieds, comme Joachim d’ailleurs, Eko monte à peine plus vite et Mulder poursuit courageusement un peu derrière. Mais la pause est bientôt là, le temps de trouver l’endroit propice au 60e km à la sortie de la celle les bordes. Une bonne pause, avec un grog bien chaud de Cyrille, quelques caviars auxquels Mulder ne saura résister.

40 minutes après nous voilà reparti, mais le temps commence à nous être compté, et je m’aperçois qu’au rythme de Mulder, je ne serai jamais dans les temps, je me dois donc de l’avertir que je ne vais pas pouvoir l’attendre beaucoup plus, et qu’il serait peut-être plus prudent de chercher une gare à proximité. Ce dernier acquiesce, quelque peu déçu de ne pas avoir chargé la map sur son Garmin, ce qui lui aurait permis de finir à son rythme, il se résout finalement à se rendre jusque Saint-Quentin. De mon côté je rattrape les autres pour les informer, et Cyrille propose de scinder le groupe pour rouler avec Mulder, seulement il est déjà trop tard car celui-ci a emprunté une autre route.

Nous poursuivons donc notre chemin à un bon rythme pour  nous offrir quelques francs moment de bonheur en descente, seulement notre cagole est moins volubile car il commence également à accuser le coup. Nous voilà au pied des 17 tournants que nous abordons confiants mais fatigués, les fixes partent devant, Lock s’envole une fois de plus, Joachim et Cyrille me mettent deux virages dans la vue, puis s’envolent à leur tour dans la dernière ligne droite, Eko suit de plus en plus difficilement, payant le contre coup d’un hiver passé sous la couette.

Lock qui n’a pas la mémoire courte, nous rappelle que finalement le pire avec les 17 tournants, c’est qu’elle précède la montée de Port Royal qui finit généralement de nous achever, et en effet celle-ci aura bien la peau d’Eko qui fera une petite fringale, mais après avoir repris des forces, tout le monde finira par arriver à la gare de Gif, terminal de notre sortie.

Encore une bien belle matinée tiens!