Un week-end à Dijon (NMC 2015)

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Hé! Salut toi! ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vu. Tu dois te dire que je ne devais rien avoir à raconter, et tu n’es pas loin de la vérité. Faut pas croire qu’au Caviar il n’y a pas eu d’actualité ou qu’on a arrêté le vélo, mais c’est plutôt que celle-ci s’accélère un peu en septembre. Faut il y voir un lien de causalité avec la rentrée scolaire? Je te laisse faire ton opinion sur cette question.

Mais bon passons aux choses sérieuses, quoique parler de sérieux avec le Caviar, c’est un peu comme de parler de moutarde à un américain ou de Ketchup à un dijonnais, c’est un peu à contre courant.

Ça tombe bien qu’on parle de moutarde, et tu apprécieras cette transition pleine de piquant et de second degré, car ce week-end nous étions à Dijon. Pourquoi Dijon? Parce que comme chaque année depuis maintenant 3 ans, la ville est devenue le lieu de la plus grande manifestation de pignon fixe en France, avec son National Moutard Crit, alors il ne fallait pas rater ça.

Et puis y avait du beau monde, et nous  voulions voir de plus près à quoi ressemblent des vrais fixistes, et ben finalement ils sont exactement comme nous, en plus fort, en plus beau, en plus rapide, mais en beaucoup moins d’excès en tout genre.

Mais remontons un peu le temps, car après tout il ne s’agissait pas seulement du NMC, mais bien d’un week-end entier, ou chistole et vélo sont allés de paires, enfin pas pour tout le monde, mais au moins pour une partie d’entre nous.

De notre côté, nous sommes partis à 3 samedi matin de Paris   avec Dine et Eko, 3h30 de route, entre les ronflements d’Eko, ma playlist préférée à bas volume, et en respectant scrupuleusement les limitations de vitesse, nous voilà fraîchement accueillis sous la pluie mais dans la bonne humeur par Cléa, régionale de l’étape. Au départ nous avions prévu d’en profiter pour nous entrainer un peu et prendre un avantage certain sur Thibault Lhenry et le reste de la team Cinelli, mais un ou deux carambars et la pluie sans interruption eurent vite raison de notre motivation. Conséquence de ces excès de “ranafout de la course”, l’après-midi se passe dans une ambiance de grand délire en petit comité ou piano et pédales feront partie des sujets de conversation principaux, Après un repas léger (Pizza bières), notre petite troupe se rend à la ferronnerie à Dijon afin de finaliser nos inscriptions pour le lendemain, et de profiter de la soirée offerte par l’organisation avec le concours des “Animaux”  et de son Goldsprint du week-end.

Eko et moi-même nous retrouvons un peu surpris par notre état léthargique inexpliqué, sans doute les excès de sucreries et de boissons gazeuses, toujours est-il que nous profitons du peu d’élan qu’ils nous restent pour nous inscrire au Goldsprint sans ambition aucune. Les premiers coups de pédales sont donnés et les duels sont lancés, force est de constater que les meilleurs choisissent globalement le vélo bleu, ce qui fait dire à “ceux qui ignorent” que le jeu est truqué, heureusement un ou deux courageux du vélo rouge viendront prouver le contraire.

Au moment où Eko et moi même sommes appelés sur le ring, il nous faut quelques temps pour assimiler l’information, mais nous décidons avec gaieté de relever ce défi, consistant à tenir en équilibre sur ces drôles de machine. Nos supporter décident alors de donner de la voix, ce qui pousse Eko à retirer son t-shirt sous le regard coquin de Mario. De mon côté, voulant démontrer aux yeux du monde entier (en commençant par celui des dijonnais) que la réputation me prêtant des excès de gras est erroné, j’en fais de même, sous le regard étonné cette fois du même Mario. C’est à cet instant que tous deux décidâmes de pédaler le plus vite possible en fermant les yeux. Aux cris du public nous comprenons vite que mon temps doit être intéressant, mais j’étais loin de me douter alors qu’il me pousserait sur la 3e marche du podium, me permettant de rendre au public ce qu’il m’avait donné en lui offrant l’ensemble de mes lots.

La soirée se poursuit dans une forme d’euphorie, quand le reste de la troupe du Caviar parvient enfin à nous rejoindre vers minuit. Le temps de boire quelques sodas supplémentaires et de partager nos confiseries afin de faire le plein de sucre pour le lendemain,nous nous décidâmes enfin à aller nous coucher sur les coups de 2h du matin.

La nuit est un peu courte, et le réveil est donc difficile, par chance les ronflements d’Eko me réveillent à la bonne heure. Une préparation rapide, un débat houleux avec Dine sur la nécessité de prendre la voiture, et nous voilà partis vers le zenith pour enfin aller défier ces riders venus du monde entier et leur montrer qui est le caviar.

A peine arrivé sur le parking, nous retrouvons tout le monde, tous les heureux veinards qui ont partagé leurs chambres dans le F1 d’en face, les quelques copains du PCR qui sont là aussi. La piste ouvre assez tôt, nous permettant de nous essayer dessus, assez rapidement je comprends que ce ne sera pas facile pour moi, assez mal à l’aise dans les petits virages et dans un virage serré à droite, de son côté Lock se montre confiant en assurant qu’il adore ce tracé. Ça fait plaisir de le voir si confiant, car c’est rare chez Lock, du coup nous nous mettons à rêver pour lui d’une finale A qui parait accessible même si il est évident que les autres riders ne sont pas venus pour faire une promenade.

Les premières séries sont lancées après un repas difficilement avalé (Trop de glutens expliquera-t-on le lendemain en voiture), nous sommes là en tant que spectateur mais la pression monte assez rapidement, le temps semble vouloir rester clément, et quand viens 15h, l’excitation est à son comble avant de démarrer notre série. Les tours s’enchainent, chacun y allant de sa stratégie, j’ai le sentiment de ne pas être le plus rapide, mais pas le plus lent non plus, pourtant les chronos seront sans pitié, Hugo, Julien, Eko et moi finissons derniers de notre groupe dans cet ordre, et mon chrono personnel n’est pas glorieux, mais peu importe, la surprise vient de Lock qui ne fait pas du tout le chrono attendu, et ne se qualifie pas pour la finale A contrairement à son partenaire d’entrainement: Victor.

Rien de grave, tout le monde sera en finale B, et il n’y a plus qu’à regarder les meilleurs concourir dans le goupe 1.

Le temps passe, et les nuages s’amoncellent dangereusement avant de noircir, les premières averses arrivent et sont de véritables déluges. C’est dans ces conditions dantesques que la finale B est lancée, certains préfèrent y renoncer comme Hugo, mais la plupart d’entre nous décident de jouer le jeu et d’affronter les éléments et les éclaires qui illuminent le ciel régulièrement. Dès les premiers coups de pédales, je sens que je ne vais pas aller loin, je me tétanise à chaque dépassement, et préfère laisser passer le monde devant moi pour rester entier, conséquence logique je finirai 5e avant dernier mais presque sans regret, éliminé au bout de 3 tours, de leu côté Julien, Lock et Eko tournent bien, Lock se positionne même rapidement dans le groupe de tête avant de se faire lâcher progressivement par les 2 premiers, les tours continuent et c’est julien qui est éliminé puis Eko un tour plus tard. Nous voilà tous spectateurs d’un Lock enragé qui veut faire un résultat dans cette finale. Alexandre Azzoli s’envole tour après tour vers la victoire, et Lock est dans un véritable duel pour la troisième place, dans laquelle nous pensions qu’il allait prendre l’avantage, au moment ce dernier  glisse violemment sous nos yeux. D’une seule voix, nous l’exhortons tous à se relever et à terminer la course, et c’est dans la douleur et en serrant les dents qu’il bouclera les 3 derniers tours pour aller chercher courageusement une 5e place.

Dans la finale A c’est une autre histoire, et même si les premiers tours nous laisseront l’espoir de voir Simon de la team Triangle se glisser dans les premiers, les tous meilleurs finiront tout de même par s’expliquer avant la victoire de Tim Ceresa dans le sprint final, de son côté Victor finit à une très belle 41e place pour son premier crit.

Le temps d’assister au podium sous un pluie toujours dilluvienne, il est venu le temps de nous séparer pour chacun repartir de nos côtés. Dine, Eko et moi rentons courageusement et avec grand bonheur en vélo jusque Dijon, quand le reste de la troupe repart directement vers Paris.

Malgré la pluie, cette journée aura été savoureuse, un vrai moment de plaisir partagé autour de nombreuses sucreries et quelques sodas.

Prochaines aventures, le week-end prochain pour une nouvelle ascension du Ventoux.